Pour progresser à vélo, il y a l’entraînement, la technique (pédalage, virages, montées, descentes…) et le matériel. Mais avant de travailler sur tout ça, il y a aussi votre position sur le vélo.
Pour vous permettre de donner le meilleur de vous-même et transmettre un maximum de puissance, la base restera évidemment d’être bien installé sur son vélo de triathlon. Vous cherchez à optimiser votre position sur le vélo afin de vous sentir mieux et d’améliorer vos performances ? La manière la plus précise et spécifique est certainement de passer par une étude posturale sur le vélo. Nous vous présentons le concept d’étude posturale vélo.
Tout simplement pour améliorer les performances à vélo. Au cours d’une étude posturale à vélo, on travaille sur une position qui optimise notre physique et notre physiologie en fonction de notre objectif précis. Confort, stabilité, sécurité, aérodynamisme et puissance peuvent ainsi être améliorés pour simplement rouler plus vite. Cela vous permettra au final de dépenser moins d’énergie, de gagner en puissance et en confort pour ainsi rouler plus vite et plus longtemps dans les meilleures conditions possibles. Cela vient en complément de votre entraînement triathlon.
L’étude posturale vélo permet :
Vous venez avec votre vélo, vos chaussures, votre cuissard, vos cales.
Une entretien permettra de définir votre pratique cycliste. En général on va utiliser différentes variables : type d'effort, vitesse moyenne, intensité et durée mais également le niveau de pratique et l'ancienneté afin de bien comprendre le profil de cycliste.
Taille
Poids
Longueur des bras
Longueur des avants bras
Longueur du buste
Longueur des cuisses, des jambes et de l’entrejambe
Longueur des pieds et des métatarses
Largeur des épaules
Souplesse lombaire
Ces éléments vont permettre de calculer la position après avoir intégré dans le calcul des particularités telles que :
Type et modèle de selle
Type et modèle de chaussures (différence de cambrure de semelle)
Type et modèle de pédales (différence de bio-position )
Type de cintre
En effet il est absolument nécessaire de tenir compte du creux de selle, de la cambrure des semelles de chaussures, de la hauteur d’axe des pédales ainsi que de la profondeur et de la hauteur du cintre. Le creux de selle est l’endroit naturel qui est creusé ou qui va se creuser lorsque le cycliste va s’asseoir sur la selle. Certaines selles ont des creux mouvants qui varient suivant le poids du cycliste ou simplement lorsqu’elles sont en charge. En cyclisme on parle de plus en plus de puissance, or lorsqu’il y a transmission de puissance tout glissement sera une perte de rendement donc une perte de puissance (tout comme quand la courroie d’une mobylette patine).
Ensuite, si l’on regarde les selles du marché entre les plus courtes et les plus longues il y a 3.5 cm d’écart, quant aux creux de selles il y a 2.5 cm d’écart. Cela donne au plus un écart de 6 cm, ce qui est largement suffisant pour passer d’une position confortable et efficace à une position impossible à tenir sur le vélo.
Les 3 points d’appui que sont les pédales, la selle et le cintre, seront réglés en fonction de l’activité cycliste et des possibilités physiques et morphologiques de chaque cycliste.
Le vélo est mis sur un support pour vérifier les réglages et les comparer aux réglages "idéaux". C’est la phase d’analyse des écarts. Les écarts mesurés peuvent justifier ou non les pathologies décrites par le client.
A la fin de l’étude, il y a un contrôle visuel qui est effectué et parfois un contrôle sur home traîner ou sur la route suivant le cycliste et ses besoins.
L’outil principal utilisé pendant l’étude posturale pour régler les vélos est un grand niveau qui permet de vérifier si la selle est horizontale et dans l’axe du vélo, de vérifier la différence de hauteur entre la selle et le cintre, de mesurer le recul de bec de selle avec un mètre à ruban ou encore l’alignement de la selle par rapport au vélo.
Le cycliste dispose de peu de force mais a besoin de beaucoup de puissance donc la position idéale favorisera naturellement la fréquence de pédalage. Puissance = Force x Vitesse.
Le cycliste dispose d’une capacité de 90 à 120 tr/mn en moyenne avec des pointes sur quelques secondes à 150-170 tr/mn.
Le focus est mis sur la fréquence moyenne de pédalage pendant une sortie de plusieurs heures (la fatigue a des incidences sur la technique de pédalage).
Il est aussi indispensable de régler correctement la hauteur de selle car une selle trop basse va avoir des incidences sur les sensations du cycliste et provoquer des pathologies.
Les pédales
Tout commence par l’achat des chaussures : il faut acheter les chaussures avec deux paires de socquettes, avec une paire le pied doit remplir la chaussure en totalité sans être serré et le fait de mettre une seconde paire va serrer le pied dans la chaussure. Il ne faut pas acheter des chaussures avec une pointure de plus parce que cela va contraindre à serrer les sangles et va provoquer des pathologies avec un freinage du retour veineux.
Ensuite il faut vérifier que les cales pourront être réglées suivant la longueurs des métatarses du cycliste et des points d’ancrage de la cale.
L’engagement des cales est un point particulièrement important. Des cales sous engagées permettront une grande vélocité avec une perte de force et des risques de tendinites du tendon d’achille, des cales sur engagée une grande force mais une perte de vélocité et des risques de "feu" aux pieds.
La selle
Elle sera réglée à l’horizontale pour les hommes (ou avec un léger penchant vers le bas), et avec un bec penchant vers la bas pour les femmes.
Il faut faire attention à ces réglages et choisir une selle qui ne provoquera pas de problème bien connu en cyclisme (insensibilité de la verge, difficulté à uriner après 4 heures de vélo…).
La selle sera tenue au milieu des rails par la tige de selle pour une utilisation optimum. Un déport trop marqué vers l’avant ou l’arrière peut provoquer la rupture du châssis ou une flexion de celui-ci, à l’origine d’une bascule du bassin dans un sens ou dans l’autre.
La selle sera positionnée à une hauteur maximum pour faciliter le passage au point mort haut.
Le cintre
Il sera positionné en respectant la longueur du buste, des bras et la souplesse lombaire (sans oublier l’activité cycliste et ses exigences).
Le cintre sera plutôt bas et près de la selle pour que lors de la prise en main le cycliste ait les bras « cassés » de manière à pousser sur le creux du cintre pour se caler et non pas tirer sur le cintre (ce qui ferait perdre l’appui sur la selle). Cette position « bras cassés » permet à ces derniers de servir d’amortisseur, indispensable au confort du cycliste et à la suppression des micro vibrations dues à la chaussée.
Les cyclistes sont parfois surpris de cette position mais très rapidement ils comprennent les avantages qu’elle procure : plus de possibilités d’inclinaison du buste, meilleur relâchement, meilleur confort, meilleures capacités à produire un effort, meilleur aérodynamisme.
Avec la position du cintre vient la position des cocottes qui seront plus haute que le niveau du cintre de 15 à 20 mm pour une meilleure prise en main et éviter les pathologies du poignet.
L'intérêt d'une étude posturale vélo passe par l'analyse de ces 3 points d'appuis spécifiques à chaque cycliste. Ainsi, il y aura moins de contraintes musculaires, moins de contraintes articulaires, moins de contraintes tendineuses et une meilleure circulation du sang.
En résumé, une étude posturale vélo a pour objectif de vous aider à régler votre vélo afin de trouver LA position parfaite.
A l’issue de l’étude, votre vélo sera parfaitement adapté à votre morphologie et à votre pratique. Suite aux réglages réalisés, vous pourrez pédaler sans douleur, être plus performant grâce à la position optimisée.
En sortant de la séance, vous aurez quasiment un vélo sur-mesure.
Dès que vous le pouvez car plus vite vous serez mieux sur votre vélo, plus vite vous améliorerez vos performances et vous diminuerez le risque de blessure lié à une mauvaise position.
3 choix semblent alors s’offrir :
– Juste avant d’acheter un (nouveau) vélo car cela permettra d’être sûr d’acheter le bon qui nous conviendra vraiment. Parce que faire une superbe affaire en achetant un nouveau vélo n’est certainement pas une si bonne affaire si celui-ci n’est pas fait pour vous.
– Si on sait déjà quel type de vélo nous convient, faire l'étude posturale après l’achat est une bonne idée. Cela vous permettra d’effectuer tous les bons réglages ou de changer les quelques pièces nécessaires afin d’obtenir la bonne position directement, avant de commencer à aligner les kilomètres.
– Au début de la saison pour, une fois de plus, être bien positionné avant d’entamer les longues sorties.
Dans le meilleur des cas faire une étude posturale vélo au début de chaque saison permettra de faire des ajustements. Effectivement, plusieurs choses changent. La souplesse a tendance à diminuer avec les années, ou justement vous avez amélioré votre souplesse, une blessure durant la saison a pu altérer votre positionnement, votre force et votre morphologie peuvent également changer en fonction de vos entraînements, vos objectifs en termes de distances sont différents...Bref, il y aura toujours des ajustements à faire. Les pros passent d’ailleurs plusieurs fois par an par ce type de réglages.
Pour trouver sa position, il faut un réglage au millimètre, car chaque morphologie est différente ainsi que chaque cycliste (sa pratique, son utilisation...). Un compétiteur sur route ne pourra avoir la même position qu’un cyclotouriste par exemple, l’un souhaitant maximiser la performance avec une position aérodynamique, l’autre souhaitant une position plus confortable (potence avec un angle important pour un poste de pilotage rehaussé...). Alors, quoi de mieux qu’un professionnel pour vous conseiller et vous apporter son expertise ? Il est le mieux placé pour faire ça correctement. C’est lui qui a les connaissances, l’expérience et le matériel adapté.
On pourra toujours prendre certaines mesures soi-même ou avec un copain mais l’ensemble doit être pris en charge par un pro qui saura répondre à vos besoins. D’ailleurs, l’idéal est de prendre rendez-vous chez quelqu’un qui a l’habitude de travailler avec des triathlètes. Car ce n’est pas la même chose de positionné un cycliste pur, même sur un vélo de contre-la-montre, qu’un triathlète qui devra courir encore de nombreux kilomètres après la partie vélo. Ce point est crucial pour vous et il faut que le professionnel effectuant les réglages en soit bien conscient.
Voici une liste de quelques professionels qui proposent de réaliser une étude posturale à vélo :
https://www.culturevelo.com/Ameliorez-votre-position
https://bouticycle.com/Faites-une-etude-posturale
https://www.alltricks.fr/surl/etudeposturalevelo
Et vous ? En avez-vous déjà fait ? Qu’est-ce que cela vous a apporté (ou pas) ?